Végétal local Sept pépinières d'Île-de-France visent la proximité
Le GIE des Pépinières franciliennes a obtenu la reconnaissance de la marque fin novembre pour 31 espèces régionales.
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Le GIE des Pépinières franciliennes a obtenu la reconnaissance de la marque fin novembre pour 31 espèces régionales.
C'est la demande des clients qui a poussé le GIE des Pépinières Franciliennes (*) à se lancer dans la culture de plantes sous la marque Végétal local, dès 2014. « Le local est dans l'air du temps », confirme Thibault Compin, des pépinières de Vieux Champagne, l'un des adhérents du GIE. Présent dans trois des onze régions d'origine définies par la marque Végétal local, le GIE a commencé à acquérir à la fois des compétences de récolteur de graines en milieu naturel et de production d'arbres et d'arbustes labellisés.
Un référentiel technique précis Le GIE recherche des sites de collecte en milieu naturel, grâce à une étude théorique de cartes et de photographies aériennes puis à une visite de terrain avec l'aide d'acteurs du territoire (parcs naturels régionaux, départements, communes, propriétaires privés). Les lieux de récolte sont des sites naturels préservés, par exemple des espaces classés Espace naturel sensible (ENS), des réserves naturelles, etc. La conformité au référentiel technique Végétal local implique que les sites n'aient pas été plantés ou semés depuis 1970 et qu'ils contiennent une population de taille suffisante pour assurer la diversité génétique des graines collectées. Ces critères très précis demandent un important travail en amont des collectes : seuls des végétaux dont l'origine locale sauvage est assurée sont récoltés. Végétal local, marque collective créée en 2014 par la Fédération des conservatoires botaniques nationaux, l'Afac-Agroforesterie et Plante & Cité et aujourd'hui propriété de l'Agence française pour la biodiversité, repose sur un référentiel technique précis concernant la collecte, la production et la traçabilité. Les structures candidates passent un audit organisé par le SOC (Service officiel de contrôle et de certification des semences et plants) puis un comité de marque décide ou non d'attribuer la reconnaissance. C'est ce comité qui a délivré son agrément au GIE en novembre dernier.Des sites de récolte pas faciles à trouver Deux pépinières (Chatelain et Euvé) ont fait labelliser des graines récoltées en Île-de-France, notamment des espèces peu communes dans la région comme le cerisier de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb) et l'Ajonc d'Europe (Ulex europaeus). Chacune des pépinières du GIE a pour sa part obtenu la labellisation de 23 espèces en Bassin parisien Nord, 8 en Bassin parisien Sud et 10 en zone Nord Est. Une extension de la gamme est annoncée, mais ces premières espèces sont d'ores-et-déjà à la vente, et des contrats de culture sont possibles.« Plusieurs difficultés ont été rencontrées lors de la création de cette filière. La recherche de sites de récolte préservés est difficile dans une région aussi urbanisée que l'Île-de-France, et d'importantes recherches sont nécessaires pour s'assurer de l'origine locale sauvage des plantes. La récolte et le dépulpage sont des activités très spécialisées qui nécessitent des connaissances pointues : l'aide des autres professionnels de la filière (pépinières, associations, lycées) a été précieuse. Les partenaires qui ont contribué à la recherche et à l'obtention des autorisations d'accès aux sites de récolte (parc naturel régional du Vexin, celui du Gâtinais, départements de l'Essonne et du Val-d'Oise, communes, propriétaires privés) ont été d'une grande aide », témoignent les pépiniéristes du GIE. Les collectes de graines et le dépulpage sont réalisés en interne, manuellement. À terme, il pourrait être envisagé de travailler avec des récolteurs spécialisés, par exemple des ESAT, comme cela se fait en zone Nord Est.Pour poursuivre le développement de la filière de plantes labellisées Végétal local en Île-de-France, le GIE des Pépinières franciliennes « espère pouvoir nouer de nouveaux partenariats à l'avenir, notamment avec des producteurs spécialisés dans les herbacées locales et avec des récolteurs spécialisés. L'installation d'un multiplicateur en Île-de-France serait aussi un soutien pour la filière ». Qu'on se le dise !
(*) Le GIE compte 7 pépinières : Allavoine (Bièvres, 91), Chatelain (Le Thillay, 95), Euvé (Feucherolles, 78), de l'Hurepoix (Vert-le-Grand, 91), Pescheux-Thiney (Gometz-la-Ville, 91), Orme Montferrat (Courtacon, 77) et de Vieux Champagne (Vieux-Champagne, 77).
Légende photo : Cerises de Sainte-Lucie avant dépulpage. Cette espèce peu courante en Île-de-France est proposée par deux des pépinières du GIE. ©GIE Pépinières Franciliennes
P.F.
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